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La route de la Mongala en Equateur - Route nationale n°6

Il y a 1 an jour pour jour, dans le cadre d'une mission de consultation [pour le compte de la Coopération britannique, Dfid], je me rendais dans l'ex-province de l'Equateur, dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo. 

Je vivais alors cette triste réalité de l'état des routes dans cette partie de la RD Congo. Les pistes ici sont parsemées de beaucoup d’embûches et d’obstacles. L’on sait quand l’on quitte, sans savoir exactement quand l’on arrive. Je n’oublierai jamais cette anecdote du 18 août 2018, empruntant la route Lisala-Bumba (155 kilomètres) et que je devais rallumer mon téléphone satellitaire afin de donner ma position à Londres tous les 6 heures, le gars au bout du fil avait sursauté lorsque je lui annonçais, au cours du deuxième appel de midi – après le premier de 6 heures lorsque je m’engageais sur la route – que je venais de faire 36 kilomètres seulement. Pour un britannique assis confortablement dans son bureau de Londres, c’était inconcevable qu’on perde 6h sur 36 petits bouts de kilomètres. 

Mon chauffeur, la cinquantaine révolue et fils du terroir, me fit savoir que toutes ces routes, du temps de la colonisation, étaient bien entretenues grâce à un système de cantonnage manuel efficace établi par l’autorité coloniale : sur tous les 3 kilomètres, un cantonnier disposait d’une pelle, d’une bêche, d’une brouette et d’une quantité de latérite dont il recevait un approvisionnement quasi régulier afin de recouvrir les "points chauds" de la route après chaque pluie. "Le Belge est parti avec son système de cantonnage manuel", me lançait-il ironiquement. 

L’expert belge en électricité qui m’accompagnait dans cette mission et qui venait de passer 19 ans en RD Congo sur plusieurs projets de la Banque Mondiale, de l’ENABEL (ex-CTB) et de la KfW (nouvelle structure issue en janvier 2011 de la réforme de la coopération technique allemande, la GIZ) m’apprendra que ce tronçon avait été réhabilité à deux reprises depuis 2008, grâce aux financements de la Banque Mondiale et de la BAD. Dix ans après, il ne restait plus rien. C’est d’ailleurs de la réhabilitation de ce tronçon qu’était né le Foner (Fonds National d’Entretien Routier), expérience qui a été répliquée partout en RD Congo.


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